Trois Anneaux

FLAMMARION, 2020



TROIS ANNEAUX

traduit de l’américain par Isabelle Taudière

Dans ce récit aux mille tours, Daniel Mendelsohn explore les correspondances mystérieuses entre le hasard qui régit nos existences et l’art des récits que nous en formons. Trois anneaux commence par raconter l’histoire de trois écrivains en exil qui se sont tournés vers les classiques du passé pour créer leurs propres chefs-d’oeuvre. Erich Auerbach, le philologue juif qui fuit l’Allemagne nazie pour écrire sa grande étude de la littérature européenne, Mimésis, à Istanbul. François Fénelon, l’évêque du XVIIe siècle, auteur d’une merveilleuse suite de l’Odyssée, Les Aventures de Télémaque, best-seller de son époque, qui lui valut le bannissement. Et l’écrivain allemand W.G. Sebald, qui s’exila en Angleterre, et dont les récits si singuliers explorent les thèmes du déplacement et de la nostalgie. À ce conte d’exils, Daniel Mendelsohn ajoute sa propre voix, entrelaçant l’histoire de la crise qu’il traversa entre l’écriture de la grande fresque mémorielle des Disparus et celle du récit intimiste d’Une Odyssée. L’« art poétique » qui en résulte est un hommage aux mondes grecs et juifs, un trait d’union entre Orient et Occident et une ode à la littérature française.

PRESSE

«Un livre qui se présente comme un essai sur la narration, mais cache en son coeur une méditation puissante et émouvante sur la fragile immortalité de la littérature, les mille et un dangers qui menacent les textes, mais d’abord ceux qui pèsent sur les écrivains – et les circonstances historiques qui orientent leurs euvres… Daniel Mendelsohn tresse un ouvrage savant et accessible, théorique et intime. Il y glisse avec une grâce extraordinaire d’une référence à l’autre, d’un sujet à l’autre, en s’appuyant sur des coïncidences, des images ou des thèmes discrètement récurrents..[Un] livre bigrement brillant
—Raphaëlle Leyris, Le Monde

“Il [fait] revenir ses thèmes avec l’aisance d’une Pénélope tramant sa toile…Mendelsohn chemine avec maestria d’Istanbul à Berlin, ,et de Paris à New York, en passant par Troie et Ithaque. Difficile d’éclairer avec plus de grâce ces trente siècles d’histoire littéraire: toute une bibliothèque tient dans ces 200 pages, plus légères qu’une tablette, aussi riches en pépites que le fleuve Pactole.”
—Claude Arnaud, Le Point

«Livre après livre, celui-ci s’affirme dans notre champ culturel comme un successeur du déjà regretté George Steiner..… Mendelsohn revenant encore une fois à l’Odyssée s’attache à ce qu’il est, la matrice du récit d’exils par excellence. Il dévide cette histoire à travers tous ceux qui d’une façon ou d’une autre, toujours essentielle, au cours de l’Histoire, eurent à le vivre et à l’écrier: Fénelon d’abord, puis Proust, Auerbach et enfin Sebald. Il y révèle notamment la manière concentrique, faites d’aller et retours, d’anneaux narratifs qui finissent par se rejoindre, dont ces oeuvres se sont constituées, sans que le lecteur en ait toujours conscience. Il en résulte une intelligence de lecture à nulle autre pareille, quelque chose comme un passionnant thriller stylistique
—Olivier Mony, Livres Hebdo