FLAMMARION, 2007
J’AI Lu, 2009 |
LES DISPARUS traduit de l’américain par Pierre Guglielmina
Depuis qu’il est enfant, Daniel Mendelsohn sait que son grand-oncle Shmiel, sa femme et leurs quatre filles ont été tués, quelque part dans l’est de la Pologne, en 1941. Comment, quand, où exactement ? Nul ne peut lui en dire plus. Et puis il découvre ces lettres désespérées écrites en 1939 par Shmiel à son frère, installé en Amérique, des lettres pressant sa famille de les aider à partir, des lettres demeurées sans réponse… Parce qu’il a voulu savoir ce qui s’est passé, parce qu’il a voulu donner un visage à ces six disparus, Daniel Mendelsohn est parti sur leurs traces, rencontrant, année après année, des témoins épars dans une douzaine de pays. Cette quête, il en a fait un livre, puzzle vertigineux, roman policier haletant, plongée dans l’Histoire et l’oubli – un chef-d’oeuvre. PRESSE Un livre éblouissant. Voilà. L’essentiel est dit. Les Disparus, de Daniel Mendelsohn, est un chef-d’oeuvre qui bouscule toutes les règles établies, tous les codes, mais aussi tous les sens. C’est LE livre de la rentrée littéraire….Une enquête journalistique et historique de premier plan, mais aussi une autofiction, une épopée lyrique, une exégèse (cocasse) des récits bibliques, un commentaire (fulgurant) des mythologies grecques, une réflexion (éptatnte) sur le Mal, un périple (initiatique) au coeur d’un monde aujourd’hui disparus, mais don’t le souvenir est indélébile….Avec Les Disparus, [Mendelsohn] s’impose comme un écrivain de tout premier plan. Un formidable document littéraire…Helléniste, latiniste, bibliste, en un mot humaniste, Mendelsohn n’est pas un ventriloque de tortionnaires. Ce’est aux victimes qu’il consacre toutes ses capacités d’empathie…Un art virtuose du récit et du suspense rend haletante pour le lecteur son immersion, avec l’auteur, dans le contre-courant miroitant de la remémoration possible du passé, ponctuée par les citations de la magnétophone, de l’objectif photographique, du document d’archives. En même temps qu’une épreuve fascinante des pouvoirs de résurrection de la littérature, cette oeuvre d’immense tendresse est aussi une méditation sur la fragilité de ce que Cicéron a nommé, une fois pour toutes, "humanitas". C’est un récit plus littéraire que bien des romans contemporains; une enquête plus rigoureuse que bien des reportages; une evocation de la Shoah plus éloquente que bien des etudes historiques…Peu à peu, son histoire accède à l’universalité…Tour à tour épopée, journal intime, réflexion théologique, roman du Temps et de la Mémoire, etude historique, précis geographique, Les Disparus donne vie, noms et couleurs à ces silhouettes grises qu’on peine souvent à définir autrement que comme "victimes du génocide". Chef-d’oeuvre? Oui: chef-doeuvre. Un livre qui recapitule avec des points de fuit à la clé, qui réfléchit avec grâce sur sa génèse, qui bigne avec une étonnante finesse partageuse dans la culture et le religion, qui confronte avec un humour congruent la démarche de l’auteur et la marche du monde, les dévastations de l’histoire et les délices du present. Un livre qui nous laisse de bout en bout dans un état d’euphorie méditative. Dans sa manière de vaciller, de douter, de désirer, d’attendre de d’espérer un mot de plus, Mendelsohn magnifie la génie juif du questionnement. L’émotion que distille chacune de ces pages se conforte de la vitalité du récit. Les déprimes, les errances, l’accablement de voir les témoignages se contredire, les soupçons, les culpabilités font de cette enterprise quasi policière une leçon d’écriture, de journalisme, d’humanité. Le plus beau des travaux de mémoire. |